http://www.snes.edu/Operation-Verite-dans-les-CIO.html
Communiqué SNES
16 novembre 2009
Opération Vérité dans les CIO : Arrêtez la « casse » !
Dans le cadre de « l’ opération vérité », organisée par le SNES, plus de 150 délégués, conseillers d’orientation-psychologues et directeurs de CIO, se sont rassemblés le 13 Novembre, porteurs des états des lieux réalisés dans leurs académies. Ils ont dénoncé la dégradation alarmante des conditions d’exercice sur le terrain. La profession est en effet largement au-dessus de la norme, déjà très contestable du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, puisque 5 Co-Psy sur 6 ne sont pas remplacés. Dans certaines académies, le taux de contractuels atteint 30% et la formation et l’accompagnement de ces collègues reposent sur les seuls titulaires restants.
L’absence de valorisation du réseau des CIO, pourtant premiers services de proximité pour l’information, l’aide à l’orientation et le conseil sur tout le territoire, conduit les départements à se désengager, rejoignant en cela l’attitude de l’Etat qui réduit année après année le budget des CIO dont il a la charge. On voit désormais des CIO, comme dans l’académie de Lille, sommés de choisir entre l’ouverture au public et le chauffage ! Contraints de déménager quand l’Etat vend ses bâtiments publics, ou quand les loyers sont trop chers, des CIO se retrouvent parfois dans des « plateformes multi services » comme dans les académies de Rennes et de Strasbourg, où ils n’ont plus la maîtrise de leurs conditions d’accueil, en particulier le respect de la confidentialité, ni de l’organisation de leur service. Résultat : Les lycéens et les collégiens s’en détournent !
Enfin les expérimentations « Hirsch » dont l’Académie de Créteil reste le fer de lance, conduisent manifestement à des dérives déontologiques inquiétantes : interventions d’associations auprès de publics d’élèves en difficulté sur l’aide au projet, en lieu et place des Co-Psy qui, bien que se concluant par un fiasco, sont déplacés dans le département d’à côté ! Pression de certains organismes, comme à Toulouse et à Strasbourg pour obtenir les coordonnées de « décrocheurs potentiels » dans des proportions ahurissantes, afin de justifier les milliers d’euros reçus. Il en résulte une logique de concurrence malsaine entre différentes structures, dont certaines seront désormais financées par contractualisation, là où un travail patient de terrain avait permis une collaboration utile aux élèves.
Des représentants des académies, lors de la rencontre avec les conseillers du Ministre, ont pu alerter sur ces différents points et remettre les états des lieux. Les personnels veulent des réponses rapides qui reconnaissent leurs missions et mettent un coup d’arrêt à l’externalisation de l’orientation scolaire qui, de fait, se met en place sur le terrain grâce aux expérimentations. Qui, demain, va s’occuper de l’orientation des élèves ? Des organismes prétendument « labellisés » tandis que les Co-Psy iront répondre sur les plateformes « multimédia » ou accueillir le public adulte sur des plateformes « multi services » et que les CIO perdront toute visibilité ?
Les Co-Psy et les directeurs de CIO exigent des actes significatifs, en terme de postes et de cadrage afin de pouvoir assurer toutes leurs missions dans les établissements scolaires et les CIO en direction de tous les élèves et non exclusivement des élèves les plus en difficulté. Ils attendent aussi, une reconnaissance pleine et entière de leur réel niveau de formation et de qualification (BAC + 5) et une revalorisation des personnels et du service.
Ils resteront très mobilisés sur l’évolution des décrets d’application de la loi et très vigilants sur l’évolution des discussions ouvertes par le ministère de l’Education Nationale, dans le cadre du groupe de travail sur les missions ou dans celui des discussions sur la réforme des voies générales et technologiques du lycée. Le SNES continuera à porter l’ensemble de ces revendications et recherchera toutes les convergences pour permettre des actions nationales le plus rapidement possible. Dans l’immédiat, les personnels porteront massivement ces revendications dans la grève du 24 novembre.